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Le projet EDEN avance à pas de géant dans la recherche sur les maladies à vecteurs

Malgré des efforts consciencieux pour éliminer les maladies transmises par les animaux, des questions demeurent sans réponses quant à la véritable raison de la propagation de ces maladies. L'objectif du projet EDEN («Emerging diseases in a changing European environment»), sout...

Malgré des efforts consciencieux pour éliminer les maladies transmises par les animaux, des questions demeurent sans réponses quant à la véritable raison de la propagation de ces maladies. L'objectif du projet EDEN («Emerging diseases in a changing European environment»), soutenu à hauteur de 11 millions d'euros, est de cataloguer, de comprendre, de modéliser et de cartographier les facteurs environnementaux, économiques et sociétaux qui contribuent à la propagation de ces maladies. Coordonné par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) en France, le projet EDEN est soutenu au titre du domaine thématique «Développement durable, changement planétaire et écosystèmes» du sixième programme-cadre (6e PC). Rassemblant l'expertise et le savoir-faire de 49 instituts de recherche publics et privés de 24 pays, le projet EDEN souhaite identifier, évaluer et cataloguer la façon dont le changement planétaire affecte les écosystèmes d'Europe, et notamment leur rôle dans le renforcement ou le ralentissement de la propagation des maladies à transmission vectorielle. Selon le coordinateur du projet, le Dr Renaud Lancelot du CIRAD, le projet adopte une approche européenne coordonnée et fournit ainsi des modèles permettant de prévoir l'émergence et la propagation des maladies à vecteurs. Ces modèles comprennent des instruments et des scénarios pour la prévention régionale et mondiale, la détection précoce et la surveillance. Ces instruments avancés pourraient avoir un impact profitable sur le processus décisionnel et le développement de politiques en Europe, et les agences nationales et internationales bénéficieraient grandement de leur utilisation. Entre autres, les partenaires du projet ont constaté que l'augmentation ou l'émergence des maladies à transmission vectorielle en Europe n'était pas uniquement imputable au changement climatique. Selon le Dr Lancelot, l'évaluation par l'équipe des cas d'encéphalite à tiques en Europe centrale et dans les pays baltes révélait que des facteurs socio-économiques, tels que la pauvreté et le comportement humain avaient un impact plus important sur le risque de la maladie. «Suite à la chute du bloc soviétique, beaucoup de personnes dans les pays baltes et d'Europe centrale se sont retrouvés dans une situation économique précaire: elles ont perdu leur emploi et n'avaient aucune autre ressource», expliquait le Dr Lancelot à euronews. «Aussi elles ont été forcées d'aller en forêt cueillir des champignons, des myrtilles et autres fruits des bois. Ce contact avec la nature a exposé les hommes aux tiques et autres insectes et rongeurs, qui sont porteurs de certaines maladies transmissibles à l'homme.» Néanmoins, le consortium a découvert qu'un climat plus chaud pourrait augmenter le risque de maladies transmises par les rongeurs telles que la fièvre hémorragique avec syndrome rénal (infection à Hantavirus) en Belgique et en Fennoscandie (une région de l'Europe du Nord comprenant la Scandinavie et le Nord-ouest de la Russie). Les chercheurs ont découvert que malgré plusieurs facteurs environnementaux, tels que la fructification forestière (un phénomène de dissémination des graines commun à certains végétaux) dans les forêts d'arbres à feuilles caduques en Belgique, ainsi que la variation du couvert neigeux en Fennoscandie, le comportement humain est le facteur déterminant pour les taux de risque de la maladie. L'équipe EDEN a également établi que les risques d'une résurgence du paludisme dans le pourtour méditerranéen sont très faibles. Cependant, alors que le changement climatique n'a aucune influence sur le risque du retour du paludisme dans ces régions, l'équipe expliquait que l'agriculture et les politiques agricoles pourraient avoir des conséquences sur ce risque. La détection et un traitement précoces des cas autochtones (indigènes) jouent cependant un rôle crucial dans la prévention de la réapparition du paludisme, une fois le parasite réintroduit dans la région. Partout ailleurs, le projet a révélé que les moustiques adultes Culex spp. permettraient d'assurer l'hibernation du virus de la fièvre à virus West Nile (WNV), détectée dans beaucoup de pays européens tels que l'Espagne et la Roumanie. En d'autres termes, le virus n'a pas besoin d'être introduit depuis l'Afrique par des oiseaux migrateurs pour générer des éruptions de la maladie. Les partenaires d'EDEN avancent qu'une meilleure compréhension, une meilleure quantification du risque et un suivi accru des souches de WNV en Europe et en Afrique seraient essentiels à la prévention ou l'atténuation des épidémies de WNV. Comme l'expliquait le Dr Lancelot, les chercheurs ont fait de grands progrès dans l'intégration de l'imagerie satellite à haute et basse résolutions, ainsi que dans la modélisation mathématique et statistique pour le développement de modèles quantitatifs et prédictifs concernant l'installation des maladies à vecteurs. «Cette méthode a été utilisée pour établir un modèle prédictif de l'émergence de la leishmaniose zoonotique dans le Sud de la France», fait remarquer le Dr Lancelot. «Ce modèle peut prendre en compte les changements locaux et mondiaux, et pourra à l'avenir s'étendre à d'autres maladies à transmission vectorielle», ajoute-il. Lorsque nous comprendrons ce qui se passe localement dans différentes régions d'Europe, ainsi que les autres causes environnementales des modèles de maladies, nous serons en mesure de créer des modèles prédictifs et d'évaluer les risques pour aider à prévenir ces maladies», explique le professeur Heikki Henttonen de l'Institut finlandais de recherche forestière, un partenaire d'EDEN. En à peine plus de 5 ans, le projet a soutenu 60 étudiants par l'intermédiaire de rencontres doctorales, d'ateliers et de formations, et leur a donné la possibilité de partager des méthodes et outils et de réviser l'impact des changements environnementaux sur les maladies à vecteurs. Il convient de faire remarquer que depuis le mois d'avril 2010, plus de 200 publications scientifiques dans des revues évaluées par les pairs ont été approuvées par le comité de pilotage. Les résultats obtenus par le projet seront également utilisés par les organismes mondiaux de santé publique, dont le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (CEPCM). EDEN a organisé une conférence internationale consacrée aux effets des changements environnementaux sur l'émergence des maladies à vecteurs à Montpellier, en France, du 10 au 12 mai. Les résultats du projet ont été présentés au cours de la conférence.

Pays

France